Culture

Entre quatre murs et quatre armures

7 décembre 2021 - par Elodie Kempenaer

 

In fine on est tous confinés.

On n'a pas attendu le virus pour se regarder de travers dans le bus.

On a des chaînes qu'on se traîne, des maillons forts et des libertés faibles

On se donne des allures de grands guerriers, mais on est juste des souriceaux dans un terrier.

Parce que le seul ennemi qui vaille la peine d'être affronté, c'est celui qu'on croise chaque matin dans son miroir déformé.

In fine, on est tous comprimés, entre quatre murs et quatre armures.

Quatre couches de sédiments et celui qui dit le contraire ment.

On est tous comprimés. Nos artères de vies bouchées, remplies des scories de nos choix, de nos trajectoires dérisoires.

Comprimés, la face imprimée dans un kaléidoscope, essais-erreurs, nos têtes de cons primés en cinémascope.

On se regarde de biais, on esquive le vrai pour quelques billets.

Hier, on crachait tranquille par terre, aujourd'hui, la covid nous prend en revers.

On se dit qu'on finira bien par se libérer de nos haines, qu'on dégaine en défense ou en offense.

L'homme à abattre, c'est l'entre-soi, les faux-prêtres et les faux-rois, les fausses reines en faux-cils, les faux-semblants, plus blanc qu'un blanc.

On se dit qu'on dénichera nos failles et nos entailles, le fer en limailles qui écorchent nos entrailles.

In fine, on est tous confinés.