Convictions

La N-VA, une opportunité d'expression pour les idées de Seva ?

23 mai 2014

© Prince Djungu

Seva Ndibeshe est un homme aux multiples casquettes : entrepreneur, chef d'entreprise, libre penseur, auteur, réalisateur et très engagé dans l'associatif bruxellois, il s'est décidé aujourd'hui à se présenter aux élections régionales au sein de la liste N-VA. Avec moi, il s'entretient sur son parcours et sur le sens de son engagement politique.

D’origine congolaise, Seva est arrivé en Belgique en 1995

« Les injustices m’ont toujours irrité. Un jour, alors que j’étais étudiant au Congo, un de mes professeurs s’amusait à maltraiter d’autres étudiants. Il usait de son statut de proche du pouvoir politique en place pour malmener, abuser et faire souffrir tout le monde. Cette attitude me révoltait. J’ai été le voir pour le lui dire. Mon courage m’a valu une exclusion et j’ai raté mon année académique.»

En Belgique, il entreprend des études de sciences politiques à l’Université Libre de Bruxelles. Là, il croise un  conseiller communal qui travaille à la bibliothèque de son université. Celui-ci tente de l’attirer vers le Parti Socialiste (PS).

« J’ai fait une série d’activités pour le PS : j’ai distribué des tracts et des flyers électoraux, j’ai aussi aidé certains candidats lors des campagnes. Cependant, malgré le fait que  j’étais proche du PS, je n’ai jamais pris ma carte dans ce parti, je ne sais pas pourquoi. »

Ses études de sciences politiques finies, Seva Ndibeshe entre dans la vie active. Il est d’abord engagé comme chef de service d’Intégration au sein du ministère belge des Affaires sociales. Ensuite, il  décide de lancer sa propre entreprise dans le secteur de l’économie sociale, principalement dans le recyclage. 

« Mon état d’esprit libéral m’a tout naturellement poussé vers le Mouvement Réformateur (MR) et j’ai pris ma carte dans ce parti».

 Seva s’engage fortement au sein de la section MR de Ganshoren, sa commune de résidence. Un jour, il écrit  aux instances de son parti et fait part de son désir de jouer un rôle un peu plus actif  au sein du MR. Sa lettre est réceptionnée mais aucune réponse ne lui est donnée. Lors des élections communales de 2012, certains de ses amis, ayant des connexions avec la Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA)  l’approchent afin qu’il les aide lors de la campagne communale.

 « Ayant vécu en Flandre où la N-VA est un parti normal comme les autres, je ne voyais aucun inconvénient  à aider ce parti lors des élections de 2012. Tout en étant au MR, j’ai accompagné les candidats N-VA à Ganshoren. Nous avons organisé quelques conférences mais j’étais très à l’aise au MR

Entretemps, la demande adressée par Seva à la direction du MR demeure sans suite. Les élections communales passées, le parti cher à Bart de Wever lui propose d’entrer dans la liste de la N-VA.

« Lorsqu’ils me contactent, les responsables de la N-VA me demandent de leur donner une réponse dans une semaine. Moi j’ai pris trois semaines avant de leur donner ma décision. N’ayant toujours pas de réponse du MR, j’ai donc accepté de rejoindre la N-VA. De toute façon sur le plan socio-économique, ces deux partis se ressemblent, seul l’institutionnel les distingue. J’avais en moi le désir d’agir, de faire quelque chose, de mettre en avant mes idées. Cette opportunité, la N-VA me l’a donnée.»

Seva se défend d’être un  attrape-voix et se sent fier d’être belge.  Lorsque je lui demande si être à la fois noir et membre de la N-VA est compatible, c’est avec un sourire qu’il me répond :

« La N-VA m’a pris pour ma compétence. Il est vrai que dans la N-VA, comme dans tous les partis, il y a des tendances, il y a  certainement  des gens qui n’apprécient pas le fait qu’une personne issue de l’immigration occupe la place que j’ai au sein de la N-VA. Je viens d’un pays qui a une histoire, un lien fort avec la Belgique et c’est aussi une opportunité pour mon parti d’avoir en son sein des gens issus de l’immigration. Les racistes, on en trouve partout, même dans les communautés issues de l’immigration. »

En dehors de la politique,  il  affectionne particulièrement la lecture et ne cesse de se former. C’est ainsi qu’il a complété sa formation en sciences politiques par deux diplômes, un en études européennes, un autre en participation politique et publique. Le dernier dimanche du mois de mai 2014, les belges sont appelés à renouveler le Parlement fédéral ainsi que les différents parlements régionaux.  Etre parmi les heureux élus en siégeant dans l’hémicycle du Parlement bruxellois, tel est son souhait pour ce 25 mai.  Wait and see…