Nord/Sud

La colonisation belge : du banc des accusés … aux bancs des écoles !

14 juin 2019 - par Amandine Kech

© Joe

Aye, ouille ! Ça pince l’orgueil des Belges quand on met en cause la colonisation du Congo par la Belgique ! On voudrait d’abord rappeler les soi-disant bonnes intentions et parler des infrastructures édifiées en fait pour bénéficier au pays colonisateur. On voudrait, tels des irresponsables, oblitérer l’accaparement du Congo et de ses richesses, l’oppression violente de son peuple et les conséquences dévastatrices encore présentes aujourd’hui comme le démontrent les stéréotypes racistes.

« Stop au déni !» disent depuis longtemps les associations, collectifs, citoyens et jeunes afrodescendants. En effet,  pour respecter ces personnes afrodescendantes et l’histoire des Congolais, et pour un vivre-ensemble égalitaire, la Belgique et les Belges doivent reconnaître l’histoire colonisatrice de notre pays et se responsabiliser face à celle-ci. Ce qui implique aussi de mettre en place des réparations. Un procès symbolique du système colonisateur est heureusement déjà en route grâce à ces associations, aux artistes et documentaristes, aux chercheurs dont les activités, œuvres et recherches décolonisent l’espace  public, notre imaginaire, notre langage…mais ce n’est pas suffisant…il y a aussi l’école !

C’est le constat d’une étudiante en secondaire, Marielle, qui a pu voir que la colonisation belge au Congo est très peu étudiée en cours d’histoire. Observations confirmées par des recherches universitaires dont les résultats sont signalés dans ce magazine. Les volontaires de Magma asbl, en collaboration avec le Collectif Mémoire coloniale et lutte contre les discriminations, ont voulu rappeler ce manque dans le cursus scolaire. Il est urgent que les pouvoirs publics s’assurent que cette partie de notre histoire soit enseignée de manière complète dès le plus jeune âge.

En effet, pour déconstruire les stéréotypes et éradiquer le racisme, il faut oser parler et dénoncer la colonisation. L’ouverture d’esprit et l’interculturalité mises en avant notamment par les programmes scolaires ne peuvent aboutir sans une réelle prise de conscience du passé colonial et de ses impacts aujourd’hui. Pour un vivre-ensemble égalitaire et pour éviter les langues de bois, parler de la colonisation, c’est un incontournable.

Amandine Kech


Avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin