Nord/Sud

Angela : un esprit critique et un engagement pour la Colombie

24 septembre 2013

© Bérénice Magloire

Angela Maria Campo est une jeune étudiante de 23 ans. Arrivée en Belgique à l'âge de 10 ans, elle n'a jamais coupé les liens avec la Colombie, son pays d'origine. Elle a bien voulu se confier à MagMA et nous parler de son parcours, et surtout de son engagement pour la Colombie, ce pays qu'elle affectionne tant. Un article de Prince Djungu et Bérénice Magloire.

Angela était encore une enfant lorsque sa famille est arrivée en Belgique. Le père d’Angela y avait obtenu un nouveau poste. Quitter la Colombie fut une expérience à la fois difficile et enrichissante : ils ont été obligés de se détacher d’un pays dans lequel ils avaient passé une partie de leur vie, mais cette aventure leur a aussi permis de renforcer les liens familiaux. À l’école, elle a dû faire face à un autre challenge : celui de la langue. Avec son jeune âge comme atout, elle a très vite maîtrisé le français et s’est rapidement habituée à sa nouvelle vie. Ses nouveaux amis ont également joué un rôle puisque ce sont eux qui l’ont aidée à comprendre le fonctionnement de la société belge.

 

Les sciences politiques, la communication et les relations internationales, plusieurs disciplines pour aider à mieux saisir les différentes réalités

Aujourd’hui, titulaire d’un bac en communication, elle a décidé de poursuivre ses études par un master en relations internationales afin de pouvoir contribuer, à sa manière, à la transformation du pays qui l’a vue naître. En effet, depuis son arrivée en Belgique, elle n’a de cesse de s’interroger sur les relations Nord-Sud, les différences socio-culturelles, les inégalités économiques, les questions sociales... Son histoire personnelle l’a conduite à choisir des disciplines universitaires qui lui permettent de mieux saisir ces différentes réalités et de pouvoir, dans le futur, apporter sa pierre à la transformation de la Colombie.

 

Allier la pratique à la théorie : Angela s’implique

Au-delà de ses choix académiques, Angela s’implique également dans le projet Colpaz, une plateforme de solidarité internationale auprès des victimes du conflit colombien. Cette structure, mise en place depuis 2007, œuvre aussi pour la défense des droits de l’Homme et la justice sociale en Colombie et sert de porte-voix à l’extérieur pour toutes ces personnes. Angela n’hésite pas non plus à aller sur place, en Colombie, pour la concrétisation de certains projets qui lui tiennent à cœur. A l’université, vous pouvez également l’apercevoir participant à différents colloques, conférences et activités concernant l’Amérique latine en générale et la Colombie en particulier.

 

Œuvrer sur le long terme pour une transformation positive et une image moins stéréotypée de la Colombie

Son expérience personnelle a également changé sa vision du monde et des médias. Elle s’est aperçue que les médias rendent une vision très biaisée de l’actualité. La recherche du spectaculaire et du sensationnel conduisent beaucoup de médias à laisser de côté l’objectivité.

« En se focalisant sur les narcotrafiquants et la guérilla, les médias ne s’intéressent pas aux causes du problème, ils donnent une image stéréotypée de la Colombie », nous explique Angela.

Selon elle, « le mieux serait d’avoir une démarche critique quand on consomme  les médias.Il faut chercher à aller plus loin. Divers canaux d’informations, comme des organisations opérant sur place et des publications universitaires, peuvent souvent se révéler de bonnes sources d’information ».

Œuvrer à une transformation positive de la société colombienne est le moyen par lequel Angela a choisi de lier sa petite histoire à la grande. Un moyen d’apporter sa pierre à l’édifice.

 

 

Pour aller plus loin: