Culture

Rayan : « Au lieu de me retirer dans le chagrin, j'ai utilisé cette tragédie pour être plus fort »

4 juin 2019

Je m'appelle Rania, je suis une étudiante en quatrième année générale en option sciences sociales à l’Athénée Royal de Woluwe-Saint-Lambert. Je suis partie à la rencontre d'un étudiant de l'Athénée Royal d'Ixelles, Rayan, dans le cadre du projet scolaire « Talents cachés à Bruxelles » en collaboration avec l’asbl Magma. Cette association lutte contre les discriminations et aide les jeunes à prendre la parole. Passons à l’interview...

Rayan : « Bonjour, je m'appelle Rayan, j'ai 20 ans et je suis étudiant à l’Athénée Royal d'Ixelles. Je suis une personne qui a la tête sur les épaules et je suis très centré sur ma famille aussi.»

Rania : Par rapport à notre thème, as-tu un talent ? Une histoire ?
Rayan : « Je ne sais pas si on peut qualifier ça comme un talent mais je pratique le football dans un club à Lokeren. »

Rania : Pourquoi le football ? Des personnes de votre entourage vous ont-elles influencé ?
Rayan : « j'ai vécu une histoire qui me touche personnellement et assez particulière qui a fait qu'aujourd'hui le football est devenu pour moi un combat.»

Rania : Ça te dérangerait de nous faire part de cette histoire ?
Rayan : « Non pas de souci. Je suis né de parents algériens : mon père Rachid, un plombier et ma mère Fatima, une agricultrice. C’est mon père qui suscitait l'amour du jeu en moi, il était présent lors de tous mes matches et suivait mon développement. Même si je n’étais pas le plus développé physiquement il y a quelques années, et même si mes entraîneurs de jeunes disaient que je ne percerais jamais, car ils me trouvaient trop maigre et trop fragile pour pouvoir manier un ballon. Mais je suis un battant et j'ai décidé de ne rien lâcher.
A l'âge de 15 ans, alors qu'il ne restait plus que lui qui croyait en moi, mon père est décédé d'une crise cardiaque. Au lieu de me retirer dans le chagrin, j'ai utilisé cette tragédie pour être plus fort. »

Rania : Comment te vois-tu actuellement ?
Rayan : « Physiquement je me sens plus fort, plus technique et je suis actuellement dans un club pro à Lokeren. »

Rania : As-tu un club préféré ? Pourquoi ?
Rayan : « Oui, j’en ai même deux, le Real Madrid qui est soutenu par la famille en général et l'Ajax d’Amsterdam car c'est un grand club aux Pays-Bas. »

Rania : As-tu un joueur préféré ? Pourquoi ?
Rayan : « Oui, Douglas Costa de la Juventus car il est très technique, c'est devenu un exemple pour moi. »

Rania : As-tu des projets dans ce domaine ?
Rayan : « Ça me tient à cœur, maintenant que j’ai passé le cap de jouer dans un club pro, il serait peut-être temps d’aller dans un club à l’étranger.»

Rania : Les études sont-elles un frein dans ta passion ?
Rayan : « Je vais essayer de passer ma sixième secondaire, franchement si ma carrière de foot est en ascension, peut-être que j’arrêterai mes études pour continuer ma carrière footballistique. »

Rania : Aides-tu d'autres personnes à s'améliorer ?
Rayan : « Oui, les mercredis je fais des réunions avec des jeunes, je leur parle de mon vécu, je leur dit que rien n’est impossible, qu’ils poursuivent leurs rêves. Je les aide pour qu’ils réussissent à atteindre leurs objectifs et qu’ils continuent dans leur domaine. Je les aide à se former un mental d’acier pour qu’ils ne baissent pas les bras devant les obstacles.»


Conclusion
Nous avons ici un exemple parfait d'une réussite malgré une vie parsemée d’embûches. Cette histoire nous démontre que plusieurs épreuves peuvent nous mettre au plus bas mais que la force et l’intelligence de l’être humain permettent de le faire avancer vers un avenir prometteur et lui apprennent à ne jamais baisser les bras devant les difficultés.
 

Franchesca, Marouane, Nesrin et Rania, journalistes citoyens

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avec le soutien de la Fondation Roi Baudoin